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necessite uhu plagia

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15 août 2006

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14 août 2006

Chapitre IX: bla bla bla bla

IX

Extatique témoignage des sentiments qui nous unissaient, au soir de cette journée, je m’en persuadais : le sexe ne possédait aucune part dans cette entreprise amoureuse.

Je le voyais, pourtant, autant que possible, nous dissimulions tous cette soif initiale, en attente de son heure pour dicter et motiver actes et gestes anodins, incarner sa volonté tyrannique ; une obsession perpétuelle, latente et naturelle, omniprésente et protéiforme.

Mais l’espace d’un instant, prétentieux et naïf, je crus avoir acquis suffisamment d’emprise sur ma part de matière pour ne plus être ce réactif cloisonné entre libido et dissimulation. L’espace d’une minute, je me crus libre, libre de ne plus mentir et tricher, libre d’aimer sans confusion ; l’espace d’une minute, d’une minute illégitime seulement…

Conçu pour être un maillon, un maillon de plus ou moins bonne qualité dans la continuité de l’espèce, j’avais du mal à assumer ma condition de besogneux processeur, infime et facultatif dans la machine à vie. Je luttais sincèrement pour m’éloigner de ma condition première, primitive.

Aujourd’hui, évidemment, je sais qu’il n’en était rien. La soif charnelle comblée n’avait aucune raison de se manifester, de me détourner de mes fantasmes affectifs les plus ardents. Le fait est, je désirais Marie avec une passion si forte que j’étais bien incapable de dissocier ce désir de toutes les émotions qu’elle initiait.

Que là aussi il n’y est pas d’ambiguïté : j’aimais jouir et faire jouir. J’aimais cette attirance entre 2 corps étrangers. J’aimais la douceur et l’érotisme, ces petits pas en dehors des contrées animales. J’aimais détourner ce piège parfait du processus vital.

Mais je refusais de tout mon corps cette confusion systématique, grossière, entre l’inné et le presque acquis. Je méprisais l’orgasme aveugle, le plaisir de la brute, sa pulsion grossière et médiocre ; je méprisais cet acharnement de tant de femmes à se fuir dans l’enfantement, cette soumission à la condition d’esclave objet, ce mensonge constant qu’elles doivent et témoignent aux mâles, ce cynisme qui leur fait thésauriser leurs orgasmes ; surtout, probablement, je méprisais l’étincelle commune qui nous lie tous.

Qu’autrui l’accepte sans se poser questions, je m’en foutais. Je le vivais mal, c’est tout.

Parfois, sentant ce désir obscur ramper de mon intimité jusqu’au cerveau, ne faire plus qu’un avec lui, me tourner vers un être que je n’aurai pas du voir, alors, comme tant d’entre nous, j’idéalisais cette rencontre ; et, pénétrant son intimité, cette intimité que passé un certain âge on ose à peine offrir tant nous sommes devenus un cimetière affectif, je prononçais des serments d’amour qui, toujours, venaient mourir aux frontières de mes lèvres. Ainsi, je rêvais de vêtir de grâce mes caresses les plus troubles.

Chérir et respecter cet être qui n’existait que par et dans son sexe, cet être que j’oublierai, qui m’oublierait, rachetait mon sentiment de vacuité, me délivrait de la pleine conscience d’observer 2 naufragés qui s’accrochent désespérément à cette planche pourrie : autrui.

Mes rêves, « comme il subsiste du mouvement direct dans le mouvement inverti une réalité qui se fait à travers celle qui se défait », s’immisçaient dans cet espace vide qui, toujours, sépare deux ombres qui s’unissent.

Décevante ou précieuse faculté ?

Les deux, sans doute…


Qu'importe, avec Marie, les caresses inventaient l'amour.

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